La deuxième mort de Geronimo

En Bourgogne, j'ai appris que "Geronimo" était mort une deuxième fois.

Le nom de l'Indien a été pris pour nom de code par le gouvernement Obama pour désigner Oussama Ben Laden, lors de l'opération militaire qui a abouti à l'assassinat de ce dernier à Abbottabad (Pakistan) le 02 mai 2011. Le message "Geronimo-EKIA", contraction de "Geronimo, Enemy Killed in Action" ("Geronimo, ennemi tué au combat") a servi au commando des forces spéciales américaines de la Marine ( Seal) pour aviser la Maison Blanche du succès de l'opération. Le spectacle télévisé en direct et diffusé en prime time pour le gouvernement US n'étant pas suffisamment clair.

L'emprunt du nom du Chiricahua a suscité la colère des communautés indiennes américaines et ... la mienne.

Que le gouvernement de l'oncle Sam avec l'indécence tranquille des massacreurs d'indiens ose l'assimilation entre l'Apache et le terroriste musulman en dit plus sur l'inconscient américain qu'un long discours.

La trouvaille des militaires salit  l'Indien résistant mais rend involontairement  hommage au Saoudien terroriste.

À moins de vouloir rendre l'homme d'Al Qaeda immortel, balancer l'Arabe à la mer c'est pour le Capitole se retrouver au-dessous du niveau de l'océan, c'est à dire au niveau de la police politique du président irakien Aref qui avait fait déterrer et jeter nuitamment les restes du corps de Karim Kassem  dans l'Euphrate pour empêcher qu'on lui rende hommage.

La communication de la Maison Blanche sur le règlement de compte à Abbottabad a donc été mauvaise de bout en bout. Normal quand c'est la vengeance qui guide la conduite.

Si Barack avait lu l'Iliade, il aurait  comme  Achille rendu le corps de son ennemi, même salement amoché. Mais Barack ne lit que la Bible.