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À gauche toute

28 Novembre 2006 , Rédigé par Karoutcho Publié dans #damipey

J'aime bien lire des articles intelligents dans les journaux, je vous en propose trois qui ont retenu mon attention, tous pris dans Libération. le premier d'Emmanuel Todd, le deuxième de Philippe Corcuff et le troisième de Jacques Bidet. Je sais c'est pas rigolo à lire mais je n'ai pu m'empêcher de les diffuser car ils expriment ma pensée mieux que je n'aurais pu le faire. Merci à LIbération
Bon courage.
Karoutcho!

Premier article  ( Belote celui de Manu mon intello chouchou)

«Le parti qui a désigné Royal est un parti largement décroché de la société»
Pour Emmanuel Todd, démographe et sociologue, l'étude du vote des militants PS lors de la primaire ne donne aucun signal d'une reconquête de l'électorat populaire.
Par Eric AESCHIMANN
QUOTIDIEN Libération : vendredi 24 novembre 2006
 
 
Défricheur de la lutte contre la «fracture sociale» à l'aube des années 90, Emmanuel Todd juge que Ségolène Royal séduit «une France paisible et semi-rurale», mais pas les classes populaires.
 
Etes-vous surpris par la désignation de Ségolène Royal ? 
Non. Dans l'univers politique, encore plus que dans l'univers social, il y a des lois de symétrie, et il aurait été étonnant que, au moment où le grand parti de droite abandonne le gaullisme pour le sarkozysme, le PS, son double à gauche, garde sa forme traditionnelle ­ que la tradition ait été sociale-démocrate avec Dominique Strauss-Kahn ou socialiste avec Laurent Fabius. Le résultat est cohérent avec l'univers mental défini par la couverture de Paris-Match du printemps 2005, où l'on voyait Nicolas Sarkozy et François Hollande poser ensemble.
Le scrutin a été analysé comme l'amorce de la reconquête de l'électorat populaire par le PS. 
Il y a quelque chose d'un peu irréel dans le ton d'évidence avec lequel cette conclusion a été tirée. Le divorce du PS d'avec les catégories populaires est un phénomène progressif et de très longue durée, qui commence au milieu des années 60 et qui est arrivé à son stade terminal le 21 avril 2002. La carte du vote Jospin ce jour-là (voir ci-dessous) montre que le taux de survie du Parti socialiste a été plus élevé dans les régions les moins ouvrières et les moins industrielles de l'ouest et du sud-ouest de la France. Il serait historiquement et sociologiquement surprenant qu'une tendance aussi ancienne s'inverse en quelques mois.
Tout de même, Royal ne vient-elle pas de faire la preuve de la profondeur de son implantation ? 
Le PS vote, et les commentateurs en parlent comme si c'était un scrutin au suffrage universel. Or il n'y a pas de rapport mécanique entre les deux. Le Parti socialiste est une organisation à l'intérieur de laquelle, jusqu'à l'arrivée des nouveaux adhérents par Internet, 40 % des adhérents étaient des élus, et une proportion considérable des employés municipaux, départementaux ou régionaux. En fait, pour les trois quarts des votants de jeudi dernier, la première préoccupation n'était pas de refléter les tendances profondes de la société, mais d'assurer la victoire électorale de leur employeur en obéissant aux injonctions des instituts de sondage qui leur ont promis la victoire inéluctable de Ségolène Royal. D'autant que les nouveaux adhérents viennent souvent des classes supérieures ­ tendance bobo ou non ­ et reflètent faiblement la réalité sociologique du pays.
C'est donc un parti largement décroché de la société qui a désigné Ségolène Royal, et la signification des résultats département par département est dès lors limitée. Néanmoins, si l'on met de côté les jeux d'appareils propres à chaque fédération, on voit que, comme Jospin en 2002, le vote Royal est surreprésenté dans ce que j'appelle la France paisible : une France semi-rurale, où les vieilles industries sont absentes et qui ne compte pas beaucoup d'immigrés (voir ci-dessous). N'oublions pas que Ségolène Royal est, comme Jean-Pierre Raffarin, l'élue de la région Poitou-Charentes, qui n'est certainement pas la région où les problèmes de la société française se posent avec le plus d'acuité.
N'y a-t-il donc aucun enseignement à tirer de ce vote sur le jugement que portent les classes populaires sur Ségolène Royal ? 
Pour moi qui fais de la cartographie électorale depuis 1981, mon principal étonnement est de voir dans la carte du vote Fabius (voir ci-dessous) des «traces» de ce que vit réellement la société française. Les départements où l'ancien Premier ministre obtient plus de 20 % des voix ­ une bande allant de la Normandie à l'Alsace en passant par la Somme, les Ardennes et la Lorraine, ainsi qu'une flaque autour de l'Auvergne et du Limousin ­ regroupent une France d'industries anciennes frappées par la globalisation, une France dépourvue de grandes villes universitaires, une France où la question du Smic a un sens et où le blocage des salaires mène au surendettement, une France qui échappe à la «pesée culturelle» des dominants de la société. Dans ces régions, le système conciliaire socialiste semble être resté perméable à l'influence du monde populaire et à ses difficultés économiques. Je suis d'autant plus surpris que, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, j'avais été très sceptique sur la capacité de Fabius à devenir le représentant des milieux populaires.
Ségolène Royal peut-elle malgré tout finir par attirer vers elle l'électorat populaire ? 
Le vote du 21 avril 2002, le non à la Constitution européenne, les émeutes ou les manifestations contre le CPE, montrent que seul un projet économique se saisissant du libre-échange, des délocalisations, du niveau des salaires, pourra lui permettre d'aller vers cet électorat. Mais je ne vois rien de tel dans son image ou dans ses discours. La décentralisation parle à un parti d'élus ou d'employés municipaux. Le débat sur la carte scolaire exprime surtout l'inquiétude des classes moyennes face au risque de déplacement de leurs enfants. Le féminisme satisfait les classes supérieures, qui conçoivent le couple comme l'union de deux individus libres sans enjeu économique réel. Mais, dans les milieux populaires, le couple mélange inextricablement choix sentimentaux et survie économique, et il est possible que la thématique, sans déclencher d'hostilité, soit perçue comme dénuée de pertinence politique. En réalité, qui veut fuir la réalité économique en activant les valeurs sociétales, la sécurité et les questions d'identité, finit toujours, s'il veut être efficace, par désigner un bouc émissaire ­ c'est-à-dire par renforcer Jean-Marie Le Pen.
Ainsi la gauche serait vouée une nouvelle fois à échouer ? 
On ne peut exclure que, tirant les leçons de sa désignation, Ségolène Royal comprenne le phénomène de résistance que traduit le vote Fabius et adopte un programme en conséquence. Qu'elle accepte, en somme, le non-sens de sa victoire. Au fond, toute la question est de savoir si elle saura s'émanciper de ceux qui l'ont faite reine.


Deuxième article (rebelote toujours un intello !)

Une nouvelle organisation radicale et pragmatique doit réussir à couper le cordon.
A gauche, sans le PS
Par Philippe CORCUFF
QUOTIDIEN Libération : vendredi 24 novembre 2006
Philippe Corcuff maître de conférences de sciences politiques à l'IEP de Lyon.
avec
Le succès de Ségolène Royal à l'investiture socialiste pour la présidentielle suscite une inflation rhétorique. Le lien, initié par les Lumières et fondateur de la gauche, entre raison critique et transformation sociale apparaît out dans la frénésie poitevine de marketing électoral. Les deux, Ségolas et Nicolène, font bien la paire ! Les sondages ont remplacé l'esprit critique, le look personnel le projet de société... On confond le populaire avec le démagogique. Dans l'entre-soi d'un univers socialement et intellectuellement homogène, deux teintes de gris légèrement distinctes font facilement office de polarités politiques.
Prendre de la distance vis-à-vis du versant gôche de cette grisaille néolibérale suppose de s'interroger sur l'état du PS l'ayant rendu possible. Ce que nous permettent deux chercheurs en science politique, Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki, dans la Société des socialistes - Le PS aujourd'hui (éd. du Croquant). Professionnalisation politique et marginalisation des expériences populaires sont les deux logiques sociales analysées. Le poids grandissant des professionnels de la politique, au niveau national et surtout local, comme de leurs affidés (la multiplicité des postes générés par les collectivités locales), a contribué à structurer le PS autour de logiques de carrières, au détriment des considérations idéologiques.
Une désintellectualisation du débat a accompagné ce mouvement, ainsi que la prédominance d' «une certaine économie psychique du cynisme» . On pourrait dire de ces jeux politiques professionnalisés ce que Marx et Engels écrivaient de la bourgeoisie dans le Manifeste communiste (1848) : «Frissons sacrés et pieuses ferveurs, enthousiasme chevaleresque, mélancolie béotienne, elle a noyé tout cela dans l'eau glaciale du calcul égoïste.» Dans le même temps, le recrutement des «élites roses» s'est de plus en plus restreint aux couches supérieures et moyennes, alors qu'on assistait à un retrait des militants d'origine populaire.
Au sein de cette évolution, le profil de Ségolène Royal est assez conformiste. Contrairement aux énarques-militants des années 60-70, elle fait partie de ces hauts fonctionnaires qui ont directement accédé aux pouvoirs centraux : secrétariat général de l'Elysée, parachutage dans les Deux-Sèvres, fonctions ministérielles... La soi-disant «nouveauté» s'est fabriquée dans les pots usés de la politique politicienne à la sauce technocratique.
Prenant au sérieux la rénovation militante engagée à partir du Congrès d'Epinay de 1971, Lefebvre et Sawicki notent que «le regain militant et la vitalité organisationnelle des années 70 démontrent que les faiblesses du PS ne relèvent pas de la fatalité» . Les auteurs puisent dans le passé récent des ressources aptes à ouvrir un futur différent. Cela leur sert de repère critique contre la probabilité d' «un nouveau cycle de déceptions» appelé par le ségolénisme. Mais peut-être que le lieu possible de la réinvention n'est plus ce PS sclérosé, mais la gauche altermondialiste et radicale émergente. Une gauche radicale qui donnerait un sens neuf au «réformisme révolutionnaire» de Jaurès et de Blum, dont le PS d'Epinay avait proposé une réélaboration originale. Toutefois règne actuellement une telle confusion des mots, extraits de leurs contextes historiques, qu'il apparaît difficile de l'apercevoir. Ainsi certains socialistes se disent «sociaux-démocrates», alors qu'ils se révèlent sociaux-libéraux, et «réformistes», alors qu'ils se contentent d'accompagner les contre-réformes néolibérales. La social-démocratie a connu au moins deux pôles depuis la Seconde Guerre mondiale : une branche réformatrice dans le cadre du capitalisme, s'efforçant de trouver des compromis sociaux plus favorables au travail par rapport au capital (cas suédois des années 60-70), et une branche «réformiste-révolutionnaire», inscrivant des réformes structurelles dans une dynamique de sortie du capitalisme (dans le sillage de Jaurès et de Blum), qui apparaîtrait aux sociaux-libéraux actuels comme une démarche d'extraterrestres.
Malheureusement, la gauche radicale naissante peine à prendre son envol. Elle a du mal à croire en ses possibilités et à couper le cordon avec le PS tel qu'il est. C'est pourquoi la majorité de la LCR a raison de rester prudente face aux ambiguïtés de la direction du PCF qui aimerait garder un pied dans la relative survie électorale que lui garantit son alliance avec le PS. Olivier Besancenot se présente comme un des meilleurs candidats à même d'incarner l'alliance des formes classiques de la question sociale et de ses renouvellements (libertaires, écologistes, féministes, attentifs aux blessures de la reconnaissance personnelle comme aux discriminations post-coloniales, etc.). Et puis l'éthique de vie qu'il s'est donnée (en maintenant une activité salariée à La Poste) constitue un garde-fou face aux tropismes de la professionnalisation politique. Mais être révolutionnaire, ce n'est pas se contenter de cultiver un lexique «révolutionnaire», c'est participer à transformer profondément et concrètement la société.
A quand une nouvelle organisation politique, radicale et pragmatique, dont Olivier Besancenot et Clémentine Autain pourraient être des figures emblématiques ? En attendant, bouchons-nous les oreilles face au tintamarre électoral et à ses désillusions probables, susceptibles d'ouvrir un boulevard à l'extrême droite. Et, pour le second tour annoncé, laissons chaque électeur décider si les petites différences réelles entre Royal et Sarkozy sont suffisantes, sans consignes de vote.
Dernier ouvrage paru : avec Alain Maillard, les Socialismes français à l'épreuve du pouvoir (1830-1947) (collectif). Pour une critique mélancolique de la gauche (Textuel, 2006).


Troisième article (et dix de der encoreun intello! Promis c'est le dernier.)

Les organisations politiques radicales, dont la médiation est indispensable, sont dans l'impasse.
La Gauche en danger de mort
Par Jacques BIDET
QUOTIDIEN Libération: lundi 27 novembre 2006
Jacques Bidet professeur émérite à l'université de Paris-X.
    
Cela pourrait bien être la fin de la Gauche. Du moins, son éclipse pour longtemps. Dans la plupart des grands pays modernes, on discerne une «droite» et une «gauche». Ou, du moins, deux pôles, en concurrence et en connivence, alternant au pouvoir. L'un autour des forces sociales de la «propriété». L'autre autour de celles de la «compétence». Mais il y a aussi, virtuel ou actif selon les lieux et les moments, un troisième pôle qui s'affirme en bas, dans le peuple ordinaire, issu de luttes centenaires. Il recherche d'expérience l'alliance avec les «compétents». Quand il parvient à y imposer son influence, la gauche entre en fusion. Elle s'écrit alors en majuscule : la Gauche. Les «compétents» se détachent quelque peu des «propriétaires». Les réformes, «sociales» ou «socialistes», sont à l'ordre du jour. Ce fut notamment le cas en France, et ailleurs en Europe, dans l'après-guerre.
La mondialisation a neutralisé ce processus, parce qu'elle a balayé l'Etat-nation, qui était le contexte et le support de cette alliance : le terrain de projets en infraction à la dictature du marché. Les forces d'en bas se sont ainsi trouvées, en quelques décennies, dévitalisées ; les partis communistes se sont effondrés ; les syndicats peinent à la tâche. D'autres groupes politiques émergent, certes. Et tout un mouvement de mouvements. Mais le concept même de Gauche est désormais problématique, parce que le rapport de force est devenu si mauvais qu'une rupture historique se dessine : l'alignement sur le bipartisme standard. Et la Gauche alors disparaît.
Reste «la gauche», certes. Mais ce n'est plus la même chose. La tourmente néolibérale a ravi aux compétents leur force spécifique : leur compétence d'agents de l'Etat-nation. Faute d'espace propre, ils ne peuvent envisager de projet autonome. Ils ont rendu les armes, acceptant que l'Europe elle-même se dissolve dans le monde-marché. Modernité, idées neuves, paraît-il. On a, depuis quelque temps, franchi un seuil. Les médias ne connaissent plus guère que la droite et les socialistes. Tout le reste est traité par allusions vaguement dérisoires.
En France, pourtant, des forces populaires ont montré leurs capacités dans les luttes contre le projet de Constitution européenne et contre le CPE. L'appareil socialiste a contré la première et récupéré la seconde. La poussée d'en bas existe toujours. Mais il lui manque l'instance politique qui lui redonnerait conscience de soi. La résistance «antilibérale» s'exprime dans un foisonnement d'associations, diversement politisées, couvrant toutes les dimensions de l'existence sociale. Mais les organisations politiques radicales, dont la médiation est indispensable, sont dans l'impasse.
Hormis un semblable score aux présidentielles, tout sépare les deux principales. Le PCF : un parti où l'on meurt. La Ligue communiste révolutionnaire : un parti où l'on passe. Cela ne donne pas la même démographie. D'un côté, un parti impliqué dans la population, les syndicats et les quartiers, dans de lointaines histoires identitaires. De l'autre, une élite radicalisée, au mieux avec la culture et les médias, et qui surfe avec ardeur sur tout ce qui bouge. Le PCF n'est pas au clair avec son histoire. La Ligue ne veut pas connaître sa sociologie. L'un, dit l'autre, est en fin de course, voué à la répétition. L'autre, dit l'un, n'est qu'un mouvement de nomades, dont le maximalisme verbal n'a guère de prise sur le réel...
Deux mythes, en réalité, paralysent encore aujourd'hui la montée en puissance d'une force politique populaire, dont il resterait à trouver la forme opérationnelle. D'un côté, le mythe de la «classe ouvrière». Les ouvriers sont toujours aussi nombreux, mais la classe est cassée en morceaux. Si l'on veut reconstruire, c'est sur une identité plus large, précaire et flexible qu'il faut viser. De l'autre, le mythe de l'«extrême gauche». On peut certes lire des programmes plus «extrêmes» que d'autres, mais cela ne veut pas dire qu'existe une population plus «à gauche» que celle qui vote communiste. Il s'agit plutôt d'appartenance à des couches sociales différentes, et, pour les appareils, d'intérêts immédiats divergents. Il existe aujourd'hui une convergence, d'opinion et de sentiment, qui soude cette gauche de gauche. Et cela est un fait nouveau.
Pourtant l'unité sur une candidature commune reste incertaine. Les uns refusent de faire une politique sociale-libérale. Les autres, de faire une majorité avec les socialistes. Personne, pourtant, ne peut croire que ce soit là le fond du différend.
Si la LCR rechigne à s'engager, c'est sans doute que le PCF est trop bien engagé. A son égard, il est vrai, les autres parties prenantes ne sont pas dans la même relation de concurrence. Elles sont souvent peuplées d'anciens sympathisants ou de vagues compagnons, et de leurs héritiers en tout genre. Et, pour eux, ce qui a survécu du vieux Parti, désormais pris dans la commune culture de discussion, a cessé d'être un repoussoir. Reste à savoir pourtant si ceux qui lui sont demeurés fidèles ne vont pas commettre la même erreur suicidaire qu'en 1977-1978 : ne rien comprendre à l'effervescence collective dont ils ont pourtant été un moteur essentiel.
D'autant que la situation a changé. Cette gauche de la gauche n'a pas son centre de gravité dans les partis. Sa capacité d'initiative habite une population fluide, principalement associative, qui se mobilise au coup par coup, mais politiquement très motivée. De ce fait, l'idée qu'une formation politique pilote le processus présente une moindre légitimité. Conviendrait plutôt une figure organisationnellement moins définie, et capable de faire signe jusqu'aux entités aujourd'hui les plus malmenées, notamment les jeunes, les femmes et les précaires de toute sorte.
En réalité, il ne s'agit pas, à proprement parler, de produire une candidature à la présidence de la République. Ni d'élire la tête dirigeante d'une coalition électorale. Mais de choisir une personnalité porte-parole pour une perspective élaborée en commun, gage de dynamique et de convergence à long terme.
Dans cette logique, c'est manifestement au PCF de consentir le plus lourd sacrifice. Justement parce qu'il est, malgré tout, la force la plus nombreuse, la plus enracinée et la plus déterminée. Aux communistes de comprendre que les temps changent, et que l'avenir de leur parti est d'être au coeur d'un «parti» plus vaste et plus divers, qui ne peut porter leur nom.
Sinon, le scénario est écrit d'avance. La Ligue ira de son côté. Les collectifs dépériront. La lutte sera vaillante. Et la défaite assurée. L'heure du bipartisme aura sonné. Fin d'une «exception» vieille de plus de deux siècles. Et l'avenir risque de durer longtemps.











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